Ce type de parcours scolaire, en alternance entre cours théoriques et stages en entreprise, est victime d’un préjugé assez condescendant. Il s’apparente à envoyer les élèves qui ne réussissent pas (« les moins bons ») dans ce type d’orientations scolaires. L’apprentissage est désigné comme un enseignement professionnel car il apporte les clés et outils nécessaires pour entrer dans le monde actif après la formation. Les parcours, plus classiques, sont déterminés comme enseignement général. Mais, l’idée connotée négativement se fait-elle que part jeu de langage et abus de termes appropriés ?
Il faut savoir tout d’abord que l’apprentissage professionnel passe aussi par une acquisition de bases solides et de fondamentaux. On peut rejoindre ces filières, au caractère spécialiste pour un domaine, à la fin du secondaire, de la 3ème. Ainsi depuis l’entrée obligatoire dans l’éducation d’un sujet au CP jusqu’à son passage post-brevet (avec son acquisition ou non), il a déjà acquis des connaissances robustes et stables. La spécification pour un secteur d’étude ne se fera qu’à ce moment-là. Par ailleurs, il existe une grande diversité de domaine de spécification. On trouve, entre autres, les métiers dans l’alimentation, les travaux publics, l’hôtellerie, etc. Mais dans ces secteurs, il ne faut pas que posséder les bras et la technicité gestuelle, certes qui doivent être performants. Il faut aussi des compétences scientifiques, des connaissances intellectuelles, … C’est pour cela, que l’apprentissage professionnel passe aussi par la maîtrise de la langue (à l’oral comme à l’écrit), le savoir scientifique, les connaissances culturelles et historiques, etc.
Prenons un exemple représentatif, peut-être insensé pour certains, mais qui illustre bien le schéma d’action de l’enseignement professionnel. Il s’agit de la prise en main et de la réussite à tenir sur un vélo pour un jeune. Dans cette illustration, le jeune cycliste est associé à l’élève en apprentissage et le vélo aux métiers dans lequel il désire se spécifier. Les parents sont ses professeurs. Plaçons-nous dans 2 contextes différents :
- pour commencer, une famille qui va d’abord enseigner à son gamin les éléments constitutifs du vélo et leur fonctionnalité avec le frein, les pédales, le guidon… Le sujet aura déjà un aperçu psychique qui constituera les bases intellectuelles. Ensuite, viens au tour de la mise en garde de la chute. L’explication de la notion d’équilibre apportera un savoir scientifique, tout comme l’utilité des freins par leur agissement. Viens au tour de la pratique concrète. Le jeune va alors monter sur le vélo et être aidé par ses parents pour obtenir la technicité. Certes, il ne va pas savoir manipuler son deux roues avec aisance et facilité mais, plus il va s’essayer, plus il va s’améliorer. La chute, dans ce cas, constitue un échec instructif pour l’enfant qui ne va pas abandonner.
- dans un second temps, une famille qui agira selon la même procédure mais qui ôtera l’étape de la pratique concrète sera confrontée à une autre issue. Si le gamin reçoit des connaissances encore plus poussées sur l’anatomie du vélo, son fonctionnement général et spécifique, … Alors la première fois qu’il montera sur un vélo sans être accompagné, il chutera immédiatement. Il réessayera certainement quelques fois, mais l’issue ne pourra en être changée, car le manque de soutien d’un éducateur causera son abandon total.
Ainsi, à travers cet exemple, les atouts éducatifs d’un apprentissage en alternance se sont manifestés. Il faut ainsi retenir que les parcours à visée professionnelle sont tout aussi efficaces. Mais je dirai qu’ils sont faits pour des étudiants ayant un manque de confiance en leur capacité et qui doivent être encouragés et sollicités pour leurs actions. Les apprentissages plus « généraux » restent tout autant intéressants. C’est par la création du bac pro que ces filières ont surtout pris de l’envergure. Un développement dans le système éducatif a donc amélioré la situation. Mais, le dispositif français manque-t-il d’innovations ? La création d’un centre de recherche pourrait-elle améliorer son efficacité ?