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Doit-on donner une leçon à l'Éducation française ?
Doit-on donner une leçon à l'Éducation française ?
  • Ce blog débat sur l'aspect et l'organisation actuelle du système éducatif français. De nombreux articles, tournant autour du thème de l'Éducation, abordent plusieurs sujets faisant apparaître les polémiques, discussion, inégalités...
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15 avril 2018

Les acteurs de l’enseignement manquent-ils de liberté ?

rouibaville.blog4ever.comTout d’abord, la notion d’acteur de l’enseignement suggère toute personne ayant un effet, une influence sur le déroulement de la pédagogie d’un sujet. Elle se base donc à différentes échelles, du sommet éducatif par l’Etat, aux localités par les établissements et les enseignants. A l’étape intermédiaire, on trouve les académies. Tant d’échelles qui ont un rôle certain mais tout aussi équivalent ? Le « mille-feuille » territorial pédagogique français est-il aussi abscons que celui administratif ?

Dans le système éducatif français, chacun sait que les programmes sont nationaux et instaurés par les ministères. Ils sont donc communs à tout le territoire en fonction du niveau d’étude, de la filière chois, etc. Comme l’ai-je exprimé dans les précédents articles, les acteurs de l’enseignement, pour être efficaces dans leur éducation, doivent s’adapter à chaque individu ou profil de classe. Mais il est impossible de modifier ces programmes généraux qui régissent les politiques éducatives. Les enseignants ont juste la main mise sur les méthodes et outils de travail (dépendants indirectement, tout de même, des hautes administrations d’Etat pour en obtenir les moyens). Des expérimentations ont prouvé cette amélioration de la productivité intellectuelle chez les étudiants, dans le cas où les programmes ne sont pas définis de manière commune. Par exemple, chaque matin, une école parisienne laisse aux élèves le choix du planning des matières qu’ils étudient au cours de la journée. Les résultats prouvent que cette méthode a permis de limiter le décrochage scolaire et de détecter les sujets les plus en difficultés.

En voila donc le problème de notre système éducatif. L’avis d’un Conseiller Principal d’Éducation (CPE) d’un lycée agricole conforte cette théorie. Effectivement, celui-ci m’a affirmé que « la grande polémique c’est l’efficacité du système éducatif. » La difficulté est « dans la manière de dispenser l’enseignement et dans l’éducation en général, où l’on n’est pas performant. Nous le voyons sur le décrochage en France car beaucoup trop d’élèves décrochent avant le bac. » Pourtant certains diront que le système pédagogique français a plus ou moins bien fonctionné jusque-là. Il est donc étonnant de ce constat. Mais cela n’a rien d’exceptionnel. Dans le cas de la Finlande, la situation était la même. Son plan éducatif a fini par s’essouffler en chutant de la 3ème jusqu’à la 12ème place en 2012. Mais une réforme mise en place en 2015 a permis de perfectionner et de rendre envieux ces méthodes d’enseignement. La Finlande a donc pu remonter dans « le classement international qui quantifie les résultats scolaires en fonction du niveau de connaissances des jeunes pour établir des niveaux de scolarité ».

Le problème en France, pour ce CPE, est qu’« il faut innover et oser le changement. Changer les règles si elles ne sont pas bonnes et changer les manières de faire. De temps en temps, il faut aussi expérimenter ce que l’on ne sait pas faire. » La solution pour venir au bout de ces difficultés serait « une plus grande autonomie des établissements pour avoir leurs propres politiques éducatives et une plus grande autonomie d’enseignement pour s’adapter au public. Cela empêcherait d’avoir des contraintes de programmes, comme par exemple dans une classe les élèves qui sont adaptables (souvent « les meilleurs ») vont pouvoir réussir alors que les autres ne vont pas pouvoir y arriver. » Cette personne à la vision révolutionnaire et réformante à un regard plus large sur le problème. Elle présume que l’origine de cet échec pédagogique trouve sa source, en France, dans le « il faut passer à l’acte pour changer les choses. [Elle] pense que ce changement doit être au niveau local (les lycées, collèges…). La seule voix de changement est dans l’autonomie des établissements. » Cela réduirait les inégalités sociales s’en suivrait sur ce schéma d’action. Peut-être qu’avec cette solution, la France irait dans les mêmes perspectives que la Finlande ? Qui sait ? L’approche générale plutôt qu’individualiste de ce système permettrait de corriger notre copie…

L’apprentissage scolaire permet d’allier technicité, connaissances scientifiques, savoir concret, réflexion personnel… Alors, cette manière éducative est-elle en cohérence avec ces perspectives ?

 

Remerciements : Mr. le Conseiller Principal d'Éducation du LEGTA d'Aix-Valabre pour l'interview qu'il m'a accordé.

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